[Parution] Deux haïkus Revue Ploc numéro 76

Très contente de figurer avec ces deux haïkus parmi les auteurs sélectionnés dans le numéro 76 de la revue Ploc. Merci à Hélène Phung !

aurore engourdie
l’abeille peint son rêve
sur chaque fleur

un silence moite
traverse la lumière
fin de l’averse

Hélène DUC

Dans La revue du haïku n ° 76 – Mai 2019 sur le thème de la lumière coordonnée par Hélène
Phung et distribuée par l’Association pour la promotion du haïku
http://www.100pour100haiku.fr

[Prix & distinctions] L’un de mes haïkus distingué au concours de Beauchamp

Hier, dimanche, a eu lieu durant le Mangachamp, le Salon annuel dédié à la culture manga organisé par la ville de Beauchamp, la remise des prix du premier concours de de la ville de Beauchamp (95) sur le thème du printemps (avec kigo obligatoire) et j’ai l’immense plaisir d’apprendre que le jury présidé par Patrick Fétu a distingué mon haïku comme l’un des trois poèmes lauréats du concours, catégorie adultes 🙂

cerisiers en fleur
de nouveaux gazouillis
dans le Babyphone

https://mangachamp.blogspot.com/2019/05/resultats-du-concours-de-haiku-preside.html

[Prix et distinctions] Mon poème finaliste du Grand Prix Poésie RATP 2019

Folle de joie d’apprendre que mon poème Le va-t-en-t-paix figure parmi les 100 finalistes du Grand Prix Poésie RATP 2019 (sur presque 10 000 poèmes envoyés !) et qu’à ce titre, il sera publié dans une anthologie réalisée par la RATP et Gallimard Poésie. 
Un merveilleux cadeau d’anniversaire avec deux jours de retard 🙂

Pour découvrir la sélection des poémes finalistes : www.grandprixpoesie.ratp.fr

[Chronique/critique de blog] Recension de l’anthologie poétique Un rêve par Irène Dubœuf

Une très belle chronique/critique de l’anthologie poétique Un rêve par la poétesse Irène Dubœuf où il est fait joliment mention de mon texte Dors. Un ouvrage de grande qualité littéraire que je vous invite à découvrir sans plus attendre aux Éditions de l’Aigrette.

La critique :

Après les recueils « Poètes drô­mois », « Rouge », « Rivages » et « Ailleurs » vient de paraître « Un rêve », la nou­velle antho­lo­gie publiée par la mai­son d’édition drô­moise l’Aigrette.

C’est un élé­gant petit livre de forme car­rée illus­tré par Tatiana Samoïlovkaet qui regroupe 42 poètes dont les 2/3 sont des voix fémi­nines.

Le choix de l’article indé­fi­ni dans le titre laisse entendre qu’il ne s’agit pas du rêve en géné­ral mais d’un rêve en par­ti­cu­lier, un rêve par­mi d’autres mais qu’on ima­gine plus impor­tant que les autres, une étreinte de l’invisible qui donne corps au désir et laisse une trace pro­fonde de son bref pas­sage dans un monde mys­té­rieux.

Un rêve, Anthologie poé­tique, édi­tions de L’Aigrette/Maison de la Poésie de la Drôme, 2019, 85 pages, 16 €

Ce que je rêve, nul autre que moi ne peut le voir [1] écri­vait Fernando Pessoa. Rêver est de l’ordre de l’intimité.

En nous confiant le sou­ve­nir d’un rêve, les poètes de cette antho­lo­gie contri­buent à nous mon­trer la mul­ti­pli­ci­té des aspects de ce pay­sage inté­rieur dépour­vu de sub­stance, visages de la nuit à mi-che­min entre conscient et incons­cient, voyage irréel qui – le plus sou­vent – entre en réso­nance avec le réel.

Car le rêve est un silence qui nous parle de nous, le « Souvenir d’un sou­ve­nir, l’ombre d’une ombre » [2] que seul peut-être le poème peut ten­ter de res­ti­tuer.

Ainsi dans le très beau texte qui ouvre le recueil, Nadia Gilard invoque le rêve pour sur­mon­ter l’absence et retrou­ver le pas­sé dans une ren­contre vir­tuelle où l’impossible pour­rait deve­nir pos­sible. « Je vou­drais for­cer le pré­sent à rede­ve­nir passé/je vou­drais m’enfouir dans un som­meil pour te regar­der » . Même sen­ti­ment chez Hélène Duc : « il pleut si fort sans toi que j’en ai chaque nuit des bateaux dans les yeux en par­tance pour nulle part ». Et l’on pour­rait citer éga­le­ment les textes de Pierre Vandel Joubert, Irène Duboeuf, Sylvie Miranne et, pour l’évocation des sou­ve­nirs d’enfance, Sonia Leijtz, Thierry Radière etc.

Le rêve est un espace pri­vi­lé­gié où tout peut adve­nir, y com­pris les actes les plus incon­grus ain­si Perrin Langda écrit « je par­viens à me faire la malle en douce par une porte fer­mée. » et les textes de Muriel Carrupt et de Lionel Perret nous emportent dans un monde oni­rique où s’opère la totale fusion entre le poète et le pay­sage, entre l’humain et le végé­tal « je devenais/arbre/branche/bois » (Muriel Carrupt) : « Chaque ren­contre avec l’arbre était l’occasion de se plon­ger dans un rêve trou­blant et déli­cieux : deve­nir arbre à son tour » (Lionnel Perret).

Véritable échap­pa­toire pour Olga Zaslavski, le rêve n’en est pas moins qu’une illu­sion, un men­songe ( « La nuit je mens » conclut Valérie Dorpe en toute conscience), une espé­rance folle qui lorsqu’elle cesse, engendre le désen­chan­te­ment : « Un rêve/crevé en plein vol » (cf. Un rêve au solde Margot Darverne). Si la confron­ta­tion au réel génère un état allant du bien-être aux regrets, par­fois les deux sen­ti­ments coha­bitent, comme chez Isabelle Granjon : « Mais tes pos­sibles se réduisent/dans la ouate/du jour nais­sant […] ouvre les yeux main­te­nant sur le désar­roi lumi­neux de l’éveil ».

« Mais ce port très au nord des terres habitables/Est-ce vrai­ment Harlingen ? » s’interroge Didier Gambert à la fin de son texte et Marjorie Tixier écrit : « Il est des pays exilés/Détachés ignorant/D’où ils viennent/Et qui dérivent/Lentement… » : les rêves sont par­fois emplis d’incertitude, par­fois aus­si de vio­lence et de sang, se trans­for­mant en véri­tables cau­che­mars : « j’ai fran­chi la mem­brane du rêve/recroquevillé sur mon lit/hébété/je te regarde sereine qui dort contre moi/j’entends tou­jours ton hur­le­ment. » (Pierre Rosin).

Nombreux sont les auteurs qui évoquent des rêves éveillés, (désir impos­sible de mater­ni­té décrit par Sandrine Waronski) ou les rêves qui hantent leurs nuits. Danièle Helme, quant à elle, situe le rêve entre veille et som­meil, « avant de som­brer dans le som­meil, /Je chu­tais, vic­time de l’apesanteur/je me sen­tais évo­luer au ralen­ti dans de courtes régions du vide » .

Il y a aus­si ceux qui rêvent leur vie et ceux qui font de leur vie un rêve : « Il avait fait de sa vie un rêve par­ti en fumée dans la val­lée de la lune » (cf. Clément Bollenot).

Il est impos­sible de citer tous les textes de cette antho­lo­gie. Soulignons encore le déli­cat poème de Sophie Lagal qui fait écho à l’illustration inté­rieure (tou­jours de Tatiana Samoïlovka) « Pourquoi le ceri­sier en fleur ne devien­drait-il pas oiseau rouge le long de ma robe ? » et l’engagement de Mich’ Elle Grenier qui, « avant que la terre crève », nous appelle à « semer dans un coin de pré vert/les coque­li­cots de nos rêves » !

Nous en res­te­rons-là, ne serait-ce que pour inci­ter le lec­teur à ouvrir cette antho­lo­gie, inci­ter son regard à se poser sur ces textes très dif­fé­rents les uns des autres mais tous de qua­li­té et peut-être aus­si le faire… rêver !

Ont par­ti­ci­pé à cette antho­lo­gie, outre les poètes cités ci-des­sus : Valère Kaletka, Jean-Marc Barrier, Cédric Merlan, Agnès Cognée, Clément Bollenot, Catherine Weber, Philippe Labaune, Delphine Burnod, Sandrine Davin, Marion Lafage, Cati Roman, Marianne Desroziers, Eve Eden, Marguerite C, Jacques Pierre, Ingrid S.Kim, Véronique le Milan, Pauline Moussours, Éric Dausse, Sabine Venaruzzo et Jacques Cauda.

Lien de l’article :

Un rêve, anthologie