[Interview web] par Marine du blog littéraire La Livrothéque

Merci mille fois à Marine du blog littéraire La Livrotheque de m’avoir fait l’honneur d’une interview dans le cadre de sa lecture enthousiaste de mon recueil de nouvelles fantastiques De cendres et d’écarlate.
Lien de l’itw :


Hélène Duc a eu l’amabilité de bien vouloir répondre à quelques questions qui j’espère vous aideront à découvrir son univers.

Depuis combien de temps écrivez-vous ?
D’aussi loin que je remonte en ma mémoire, depuis toujours. Du moins, depuis qu’on m’a appris l’alphabet à l’école (rires).Est-ce votre premier livre, combien en avez-vous écrit ?
De cendres et d’écarlate est mon second ouvrage, mais mon premier recueil de nouvelles. En avril 2016, j’ai publié mon premier roman, un livre jeunesse fantasy, La Geste de Foudrenacre, chez RroyZz Éditions :
http://www.rroyzzeditions.com/index.php?id_product=50&controller=product&id_lang=2&search_query=la+geste+de+&results=2
Depuis quatre ans que j’ai repris la plume pour me consacrer à l’écriture de nouvelles (après plusieurs prix de poésie remportés dans mon adolescence et la parution de trois recueils de poésie japonaise : « Le Quadrille des Libellules » chez AFH Éditions, « Le silence de l’autre rive » et « Égarer la lenteur », tous deux aux Éditions Unicité), j’ai eu le bonheur et l’honneur de publier une vingtaine de nouvelles (tous genres confondus) dans différentes anthologies collectives parmi lesquelles : Montres Enchantées aux Éditions du Chat Noir, Maisons Hantées aux Éditions Luciférines, Renaissances chez Souffle Court Éditions, Dimension Meurtres impossibles chez Rivière Blanche, Tant que le loup n’y est pas chez Otherlands, Antho-noire pour nuits de pleine lune chez Les Lithaniennes, Démentia aux éditions Les Occultés ou bien encore Nu sur le balcon chez Séma Éditions.…

Quels sont vos auteurs et vos genres littéraires préférés ?
En ce domaine, je cultive l’éclectisme. De la littérature anglaise pré-victorienne et victorienne avec Jane Austen et les sœurs Brontë, en passant par les grands nouvellistes que sont Poe, Maupassant, Théophile Gauthier et Cortázar, jusqu’à plus récemment Stephen King, Lisa Tuttle et Maxime Chattam, je lis de tout avec un semblable plaisir. Toutefois, j’ai une nette prédilection pour les genres littéraires relevant de l’imaginaire et les romans policiers (thrillers).

Avez-vous d’autres projets dans l’immédiat?
Beaucoup, beaucoup trop. Je travaille depuis plus de six ans sur une série de romans fantasy se déroulant dans un moyen-âge mi-réel mi-rêvé, dont j’espère venir enfin, un jour, à bout. J’ai deux recueils de nouvelles en préparation (entre récits sombres et angoissants et contes fantasy) et plusieurs courts romans fantastiques en chantier. Dans un avenir proche, je voudrais également publier les nouvelles pour enfants et adolescents sur lesquelles je travaille actuellement.

Où puisez-vous toutes ces idées ? D’où vient l’inspiration ?
Les idées viennent de ma petite tête (un peu dérangée, je l’avoue). Quant à l’inspiration, la mienne est très capricieuse. Elle peut se manifester par une pensée, une image, un mot. Mais la plupart du temps, l’idée me vient au terme d’une longue période de réflexion et presque « d’incubation ». Notamment, lorsque je participe à un appel à textes sur un sujet donné.

Quand vous commencez à écrire une histoire, la connaissez-vous en entier ou bien improvisez-vous au fur et à mesure ?
Généralement, j’ai le début et la fin de mon intrigue. J’improvise entre les deux en laissant mon imagination m’emporter. Je travaille pratiquement toujours sans synopsis ni prises de notes, sauf pour mes romans.

Combien de temps mettez-vous pour écrire un livre, ou une nouvelle ? Vous écrivez plusieurs heures par jour ?
Des mois pour un roman (parfois un an ou davantage) et plusieurs semaines pour une nouvelle. Mon problème est que je suis maladivement perfectionniste. Je retravaille énormément mes nouvelles. Je suis capable de réécrire un paragraphe plus de vingt fois, en quête du rythme parfait.
En règle générale, je rédige mon texte sans synopsis et dans l’ordre chronologique de l’intrigue, souvent d’un seul jet, pendant 4 ou 5 heures d’affilée, puis je laisse décanter plusieurs jours avant de m’attaquer aux corrections.

Comment procédez-vous pour écrire un roman/une nouvelle ?
Lorsqu’une idée me vient en tête, je la laisse faire son chemin dans mon esprit pendant plusieurs jours, parfois des semaines, jusqu’au moment où je « sens » que je la tiens. Si le sujet l’exige, je consacre éventuellement quelques jours à faire des recherches préliminaires pour rassembler de la documentation utile avant de commencer à écrire.

Où écrivez-vous? Avez-vous besoin d’une certaine ambiance, de conditions de travail particulières?
J’écris chez moi, dans ma chambre où j’ai mon bureau. J’adore écrire tard le soir et la nuit, c’est un moment de calme et de tranquillité qui m’inspire particulièrement, car j’aime écrire dans le silence, même si je parviens assez bien à faire abstraction du bruit lorsque j’écris.

Quelle est la phase la plus difficile dans l’écriture ?
Les relectures successives et les corrections avant de signer le bon à tirer. J’ai toujours l’impression que tout est bon à mettre à la poubelle.(rires).

À qui confiez-vous vos écrits en premier ?
Une fois plus ou moins satisfaite de l’ensemble, je confie mon texte à mes trois relectrices-correctrices de choc afin d’avoir leurs avis.

Vous avez écrit combien de nouvelles en tout ?
Environ une quarantaine à ce jour.

Qu’est-ce qui vous a inspiré le fil conducteur de De cendres et d’écarlate ?
J’ai simplement réuni des textes sur une thématique commune : la femme surnaturelle.

Définissez votre parcours littéraire en quelques mots.
Poète classique à l’adolescence, ma découverte du haïku en 2007 a marqué un tournant décisif dans mon écriture avant que je ne m’essaie à l’art complexe mais passionnant de la nouvelle et de là à la rédaction de mon premier roman jeunesse.

Et finalement, un conseil pour quelqu’un qui décide de se lancer dans l’écriture ?
De lire beaucoup et de tout mais surtout de persévérer, le milieu littéraire est un milieu très dur.

Où contacter l’auteure:

Site : https://heleneducauteur.wordpress.com
Facebook Officiel : https://www.facebook.com/HELENEDUCAUTEUR15?fref=ts
Mail de contact : heleneducauteur@gmail.com

[Interview web] Meet the prompters/Entretien avec Michael Dylan Welch publié sur le site NaHaiWriMo

À l’occasion du NaHaiWrimo 2016 dont je gère l’organisation pour la France et nos voisins francophones et francophiles, Michael Dylan Welch (créateur de l’événement aux USA) me fait l’honneur d’une interview bilingue à retrouver sur le site officiel du NaHaiWrimo. Merci mille fois à lui.

Hélène Duc

Modératrice de NaHaiWriMo en français, Février 2016

1. Quand avez-vous commencé à écrire des haïkus ?
Ma découverte du haïku remonte à 2006 avec la lecture d’une anthologie de haijins japonaises « Du rouge aux lèvres » constituée par Dominique Chipot mais c’est en 2007 que j’ai commencé à en écrire, charmée par la beauté de ces voix féminines. Je reste, à ce jour, fascinée par la puissance du haïku, sa capacité à fixer l’instant pour l’éternité en trois petites lignes.

2. Dites-nous en plus sur vous.
Détentrice d’une Maîtrise de littérature, j’ai la chance de pouvoir écrire à temps plein (poésie, nouvelles et romans) et d’être publiée dans des anthologies collectives de nouvelles et des revues de haïkus. A ce jour, j’ai également eu le bonheur de publier trois recueils de haïkus et d’obtenir quelques prix internationaux. Mon premier roman fantasy sortira en France en avril 2016 et mon premier recueil de nouvelles en juin.

Page Facebook (officielle)
Site web (en français)
Ma page auteur sur Living Haiku Anthology

3. Qu’est-ce que le NaHaiWriMo représente pour vous ?
De l’amusement, du plaisir et de la convivialité! Un partage merveilleux, une communion d’esprit qui crée l’émulation et pousse chacun à donner le meilleur de lui-même!

4. Quel conseil donneriez-vous aux débutants dans la pratique du haïku ?
De lire les maîtres Japonais et les ouvrages de référence et de ne pas hésiter à beaucoup retravailler pour alléger et retirer les fioritures inutiles. La simplicité et la sincérité font la beauté et la force d’un haïku réussi.

5. Pouvez-vous partager avec nous trois de vos haïkus favoris ou votre meilleur haïku ?

retour des oies sauvages
ma mère m’appelle par le prénom
de ma sœur morte

(Premier prix, catégorie section international, au concours Mainichi 2012)

cerisiers en fleur
des dents de lait
dans ma main froide

menuiserie
le bruit de la lumière
sur la neige

NaHaiWriMo en français daily writing prompter for February 2016

1. How did you get started with haiku?
My discovery of haiku goes back to 2006 with the reading of an anthology of Japanese haijin, Du rouge aux lèvres, composed by Dominique Chipot. But in 2007 I started to write, charmed by the beauty of these female voices. I am fascinated by the power of haiku, its ability to bind the moment for eternity in three short lines.

2. Tell us more about yourself.
I hold a Masters degree in literature. I am fortunate to be able to write full time (poetry, short stories, and novels) and to be published in collective anthologies of short stories and in haïku journals. I have also had the pleasure of publishing three books of haiku and receiving international awards. My first novel, a fantasy, will be released in France in April 2016 and my first short story collection in June. You can read more about me at these sites:

Facebook Page (official)
My blog (in French)
Living Haiku Anthology Portfolio (in French and English)

3. What does NaHaiWriMo mean to you?
Fun, pleasure, and conviviality! A wonderful sharing, a communion of minds that creates emulation and pushes everyone to give the best of themselves!

4. What one piece of advice would you offer to those who are new to writing haiku?
Read the Japanese masters and reference books and do not hesitate to rework much to alleviate and remove the unnecessary frills. Simplicity and sincerity make the beauty and strength of a successful haiku.

5. Please share three of your favourite or best haiku.

return of wild geese

my mother calls me by the first name
of my dead sister

(First prize in the International category, Mainichi Contest 2012)

cherry blossoms
milk teeth
in my cold hand

carpentry
the sound of light
on the snow

 

 

Pour lire l’interview, c’est ici : http://www.nahaiwrimo.com/home/meet-the-prompters/helene-duc

[Interview Web] par Erik Vaucey du blog Nouvelles SF

Merci mille fois à mon confrère nouvelliste Erik Vaucey. pour cet interview et ^pour la pertinence de ses questions auxquelles j’ai pris beaucoup de plaisir à répondre  🙂

[Extrait]

EV : Bonjour Hélène. Peux-tu te présenter en quelques phrases ?
HD : Née en Picardie, il y a une petite trentaine d’années, région où je réside encore actuellement, je suis détentrice d’une licence de lettres modernes sur la littérature fantastique du dix-neuvième siècle obtenue à la Sorbonne. Poète, nouvelliste et romancière (en devenir), je m’adonne à l’écriture sous toutes ses formes avec un égal plaisir.

EV : L’auteur quasi-autodidacte que je suis est très impressionné par ton parcours 😉
Depuis combien de temps écris-tu des nouvelles ?
HD : D’aussi loin que je remonte en ma mémoire, il me semble avoir toujours écrit. Dès que j’ai su maîtriser la lecture et l’écriture en fait. Et dompter ce merveilleux alphabet. Vingt-six lettres magiques, capables de nous ouvrir tant de mondes et d’univers.
Petite fille, je pouvais passer des heures assise à mon bureau à écrire des historiettes que, tout fière, je faisais lire à toute la famille. C’était bourré de fautes d’orthographe qu’ils feignaient tous de ne pas voir (rires). Mes parents m’ont toujours encouragés à écrire, à croire en mon destin d’écrivain.
Même encore aujourd’hui, ils partagent mes réussites comme mes désillusions.
Après une enfance passée à dévorer tous les livres qui me tombaient sous la main, de la bibliothèque rose et verte, à Agatha Christie, en passant par Stephen King, à la préadolescence, j’ai découvert la poésie ; Rimbaud, Apollinaire, Baudelaire…Vers treize ans, j’ai commencé à composer mes premières poèmes. À ma grande surprise, mes débuts furent couronnés par plusieurs prix littéraires dont le Prix Verlaine catégorie Lycée et le Prix Jean de la Fontaine jeune espoir.
J’ai arrêté d’écrire après l’obtention de mon bac L pour me consacrer à mes études littéraires à l’université. Avec trois dissertations et autant d’analyses de textes à rendre par mois, sans oublier les autres matières, je n’avais plus guère le temps d’écrire mes textes de fiction. […]

Je suis revenue vers l’écriture par le biais du haïku en 2006. À ce jour, j’ai eu le plaisir de gagner plusieurs prix internationaux de haïku dont le 1er Prix au concours AFH (association française de haïku), le 1er prix au concours Mainichi (Japon), catégorie internationale, en 2010, et le deuxième prix dans la même catégorie en 2014.
Mes retrouvailles avec la nouvelle sont plus récentes. Elles eurent lieu en 2013 à la faveur d’un appel à textes des Éditions du Chat Noir (admiratrice comme je le suis de Poe, comment aurais-je pu résister ?). L’appel portait sur des nouvelles steampunk dont le sujet devait être le temps. À l’époque le concept de steampunk m’était totalement inconnu. Après des recherches assidues, j’ai pris ma plume pour signer une nouvelle intitulée « Allergène ». J’y faisais intervenir Sherlock Holmes, l’un de mes héros littéraires favoris. Á ma grande surprise, mon texte fut retenu par le comité de sélection et publié dans l’anthologie « Montres Enchantées » en 2014. Depuis, j’écris dès que j’ai un moment de libre. J’adore particulièrement participer aux appels à textes à thème des maisons d’éditions. C’est un jeu qui m’amuse beaucoup ainsi qu’un excellent exercice d’écriture au quotidien pour ne pas laisser rouiller son inspiration…et ses doigts.
EV : Tes retrouvailles… Tu avais déjà écrit d’autres nouvelles…
HD : Entre 15 et 19 ans, j’ai écrit une dizaine de nouvelles qui dorment toujours dans mes disques durs, qui sait ?, peut-être que si je trouve un moment pour les retravailler, verront-elles un jour la lumière (Rires).
EV : Tu n’oublieras pas de nous prévenir le jour de la publication de ces nouvelles de jeunesse 😉
Quelles qualités trouves-tu aux nouvelles par rapport aux autres formes littéraires ?
HD : Leur brièveté et leur concision. La nouvelle est un formidable exercice pour faire ses gammes d’écrivain, c’est l’école de la rigueur. De l’humilité aussi ! Le plus dur étant de sabrer les passages inutiles, souvent ceux dont on est le plus fier !
Grâce à ma pratique de la nouvelle, j’apprends chaque jour un peu plus à écrire de la manière la plus précise possible, notamment en m’efforçant de trouver le mot juste, l’adjectif le plus parlant. Mais également en m’astreignant à l’emploi de phrases courtes et à écrire « près de l’os », sans m’embarrasser du superflu.
Rien de mieux que la nouvelle pour aiguiser sa plume et « dégraisser » son style !
EV : Quels genres littéraires abordes-tu dans tes écrits ?
HD : J’écris en majorité dans les domaines de l’imaginaire : fantastique, fantasy, steampunk, uchronie, horreur, SF mais il m’arrive également de tâter du réel et du contemporain, et même, en de rares occasions, de m’amuser à taquiner ma fibre machiavélique en réveillant l’aficionado d’Agatha Christie qui sommeille en moi.
EV : Comment te vient habituellement l’inspiration ?
HD : Ma muse est taquine. Elle est même assez caractérielle, je dois l’avouer (rires). L’inspiration est fluctuante chez moi. Elle peut se manifester par une pensée, une image, un mot. Mais la plupart du temps, l’idée me vient au terme d’une longue période de réflexion et presque « d’incubation ». Notamment, lorsque je participe à un appel à textes sur un sujet donné.
Lorsqu’une idée me vient en tête, je la laisse faire son chemin dans mon esprit pendant plusieurs jours, parfois des semaines, jusqu’au moment où je « sens » que je la tiens. Si le sujet l’exige, je consacre éventuellement quelques jours à faire des recherches préliminaires pour rassembler de la documentation utile avant de commencer à écrire. En fonction des sujets, j’ai parfois besoin de beaucoup me documenter avant que jaillisse l’étincelle créatrice. Mais ma règle d’or en la matière est de ne jamais forcer l’inspiration car j’écris uniquement pour le plaisir. Si l’idée ne vient pas, elle ne vient pas. Je passe à autre chose. Hors de question de se forcer à écrire juste pour « pondre » un texte sans âme ni passion.
EV : Peux-tu nous en dire plus sur tes habitudes d’écriture ?
HD : J’adore écrire tard le soir et la nuit, (je dors très peu étant sujette aux insomnies), c’est un moment de calme et de tranquillité qui m’inspire particulièrement car j’aime écrire dans le silence le plus complet même si je parviens assez bien à faire abstraction du bruit lorsque j’écris le week-end. J’utilise essentiellement un traitement de texte sur mon ordinateur car j’ai une fâcheuse tendance à égarer mes brouillons papier.
En règle générale, je rédige mon texte sans synopsis et dans l’ordre chronologique de l’intrigue, souvent d’un seul jet, pendant 4 ou 5 heures d’affilée, puis je laisse décanter plusieurs jours avant de m’attaquer aux corrections. Je retravaille énormément mes nouvelles. C’est même pathologique à mon avis (rires). Je suis capable de réécrire un paragraphe plus de vingt fois, en quête du rythme parfait.
Une fois plus ou moins satisfaite de l’ensemble, je confie mon texte à ma relectrice-correctrice afin qu’elle y traque mes petites étourderies.
EV : As-tu une anecdote à raconter à nos lecteurs sur ta vie d’auteur ?
HD : Pas encore d’anecdote croustillante à raconter sur ma vie d’auteur car ma « carrière » est encore balbutiante mais j’espère que ça viendra avec le temps ! (rires).
EV : Que conseillerais-tu à celui qui voudrait écrire des nouvelles ?
HD : De lire beaucoup et de tout, pas seulement des nouvelles, et surtout de ne pas hésiter à « trancher dans le vif » en coupant des paragraphes entiers de son texte, même si parfois ça fait très mal au cœur ! J’en sais quelque chose !
EV : Et au lecteur de nouvelle ?
HD : Déjà, je voudrais remercier les lecteurs de nouvelles, pas assez nombreux encore hélas pour faire vivre pleinement cette magnifique discipline littéraire, grâce auxquels tant d’auteurs tels que moi, ont le bonheur d’être lus ! Car si j’écris, c’est avant tout pour aller vers l’autre, pour partager un instant de vie, une émotion, provoquer une rencontre… Donc, mon conseil est simple : amateurs de nouvelles, continuez à acheter et à lire des recueils et des anthologies de nouvelles et initiez votre famille, vos amis, vos enfants, au plaisir de la nouvelle !
Par ailleurs, je souhaite également tirer mon chapeau à toutes ces petites maisons d’éditions gérées avec dévouement par des passionnés qui se démènent pour faire vivre la nouvelle, en publiant (souvent à perte) des anthologies de nouvelles et en arpentant à l’année les routes de France et de Navarre pour promouvoir la nouvelle dans toutes les manifestations littéraires.
Un grand merci à eux !
EV : Je m’associe bien volontiers à tes remerciements 🙂
S’il y avait un livre que tu as lu et apprécié et dont tu aurais aimé être l’auteur, ce serait lequel ?
HD : Il y en a tellement ! Choix cornélien, s’il en est. Bon, puisque nous sommes dans le domaine du fantasme, autant viser le haut du panier, n’est-ce-pas ? (Rires). Donc, j’aurai adoré être Dostoïevski pour être l’auteur du superbe « Crime et châtiment » ou bien encore Garcia Marquez pour son merveilleux « Cent ans de solitude ». Rien que ça (Rires).
Sinon, j’aimerai être l’auteur de toutes les nouvelles de l’excellente Lisa Tuttle. Cette dame a un talent fou et une imagination incroyable. « Ma pathologie » est à mes yeux, l’une des plus grandes nouvelles de ces trente dernières années.

[…]

Interview à retrouver dans son intégralité sur le site d’Erik Vaucey

http://vaucey.canalblog.com/archives/2015/09/01/32493329.html

[Interview Presse] Revue Gong numéro 36. Juillet septembre 2012, itw de Martine Gonfalone

ENTRETIEN GONFALONE / DUC

Par quel biais êtes-vous venue au haïku ?
J’écris depuis toujours mais ma découverte du haïku date de 2006. Elle s’est effectuée quelques mois avant un événement extrêmement dou-loureux de mon existence et j’ai trouvé dans la pratique du haïku un exutoire nécessaire et dans la forme poétique du haïku un idéal d’ex-pression où mes sentiments les plus complexes et violents pouvaient se formuler en toute liberté et en toute vérité.
Tout cela fut rendu possible grâce à ma lecture de l’anthologie Du rou-ge aux lèvres : Haïjins japonaises, établie par Dominique Chipot qui reste à ce jour ma « bible » en matière de haïku. Ce recueil regroupant de su-perbes haïkus de femmes dont ceux de Madoka MAYUZUMI m’a permis de comprendre que la beauté se trouve tout autour de nous, dans le geste le plus banal comme dans le plus trivial ou sacré, que la poésie est partout, qu’il suffit simplement de savoir la voir. C’est ce que la lecture de cet ouvrage m’a appris. Ensuite, j’ai commencé à écrire des haïkus de manière autodidacte tout en me renseignant sur ce genre et en me promenant sur quelques forums traitant du haïku et de sa pratique mais, ayant conscience que mes premiers essais n’étaient pas des haïkus et que j’avais besoin d’apprendre et de travailler davantage, je n’ai jamais osé m’inscrire sur un quelconque site ou forum, jusqu’au mois de janvier dernier où j’ai rejoint avec plaisir le groupe Facebook « Un haïku par jour » ouvert et géré par Vincent Hoarau à l’occasion du NaWritMo 2012 auquel je souhaitais participer pour la première fois.
Depuis combien de temps en composez-vous ? À quelle fréquence ?
J’écris réellement des haïkus depuis trois ans, les deux années précédentes ont été des années de tâtonnements où je composais des phrases repliées, des tercets philosophiques ou bien des sentences n’ayant rien à voir avec le haïku. Paradoxalement, ces essais balbutiants m’ont per-mis de comprendre ce qu’est véritablement le haïku. En règle générale, ma fréquence d’écriture est très versatile car je n’aime pas forcer l’inspi-ration, j’attends toujours qu’une émotion, un étonnement ou une colère s’impose à moi jusqu’à devenir une évidence. Pendant longtemps, je n’écrivais qu’un ou deux haïkus par quinzaine. Cependant, depuis fé-vrier dernier et ma première participation au NaWritMo 2012 sur Face-book (il s’agissait d’écrire un haïku par jour en français ou en anglais (ou les deux) selon un thème donné), je tente de garder ce rythme d’écriture que je trouve fort ludique et qui me permet en outre de faire mes gammes quotidiennement tel une musicienne consciencieuse.
Pour quelles raisons vous sentez-vous attirée par cette forme poétique ?
Ce que j’aime le plus dans le haïku, outre sa capacité à éterniser l’éph-mère, c’est sa beauté brève, son aura d’évidence et ce partage in-conscient et protéiforme avec le lecteur. Le haïku n’impose rien, il suggère, il ne montre rien, il se laisse deviner. Le lecteur se promène libre-ment entre les lignes, arpente la blancheur des marges, en apportant son bagage, son vécu, ses émotions.
Pouvez-vous préciser quelles ont été les conditions d’écriture du Quadrille des libellules ?
le quadrille des libellules est un mini-condensé de trois années d’écritures du haïku, entre doutes, incertitudes et fulgurances émerveillées. C’est à la fois un fragment de journal intime en ce qui concerne les textes les plus personnels tout autant que le journal de bord de mes premières an-nées de pratique marquées par le métronome de mes bonheurs, de mes tristesses et de mes indignations.
Pourriez-vous éclairer votre choix, quant à l’organisation des haïkus dans ce recueil ?
J’ai essayé de jouer avec certaines correspondances visuelles ou émotionnelles mais, pour ne pas proposer quelque chose de trop thématique, j’ai tenté de composer une atmosphère différente à chaque page. Ce recueil se déroule presque comme une journée de la vie de chacun et chacune où chaque heure peut nous voir d’une humeur différente.
Comment travaillez-vous l’écriture de vos haïkus ?
Cela commence toujours ou presque par une image qui s’impose à moi. D’ailleurs, on me dit souvent que mes haïkus sont très visuels, et c’est vrai. Une scène de la vie quotidienne, un reportage à la télévision ou une photographie dans un livre ou un magazine peuvent m’inspirer. Parfois, le haïku s’offre comme une évidence, d’autres fois, il faut l’apprivoiser tout doucement. Dans ce cas de figure assez fréquent, je note l’idée, les images et les émotions suscitées dans un fichier informatique que je garde dans un coin de l’ordinateur (j’ai cessé d’utiliser des carnets car je les égarais tout le temps). Si le haïku me semble perfectible, je le laisse dé-canter, je reviens le relire de temps en temps pour m’en imprégner à nouveau. Je rature encore et encore car je cherche toujours le mot juste afin de refléter au plus près l’image glanée ou le sentiment ressenti. Cela peut prendre des mois avant que j’estime un haïku digne d’être présenté à un lecteur. Des années, aussi parfois…et j’en efface beaucoup.
Comment ce titre « le quadrille des libellules » vous est-il venu ?
Suite à l’écriture de ce haïku :
envol de libellules –
combien de silences
ont pris fin ?
Mais aussi parce que le quadrille symbolise pour moi la valse des idées et des images qui s’entrechoquent dans l’esprit de chacun d’entre nous et que le vol gracieux de la libellule au-dessus des étangs me rappelle la lé-gèreté intrinsèque du haïku (lorsqu’il est réussi).
Que faut-il, d’après vous pour qu’un haïku soit « réussi » ?
Qu’il soit une photographie « mouvante », éternisant l’éphémère sans s’imposer toutefois comme une vérité absolue. C’est un équilibre subtil entre le témoignage de ce qui fut et la beauté de l’indécision, qu’il s’a-gisse de celle de l’auteur, témoin de la scène ou de l’émotion, mais aussi et surtout de celle du lecteur. Un haïku réussi est celui qui parvient à exis-ter dans le temps de cette hésitation.
On pressent, en amont de votre recueil, une réflexion sur le langa-ge ; dans quelle mesure cela est-il exact ?
Il est vrai que j’aime jouer avec les mots lorsque j’écris. Si réflexion sur le langage il y a, elle est absolument inconsciente et ne résulte pas d’une volonté propre de ma part mais certainement du fait d’avoir suivi pen-dant plusieurs années des études de linguistique française moderne et des cours de sémantique dans le cadre de mes études universitaires.
Avez-vous déjà en tête l’idée d’un prochain recueil ?
Mon premier recueil Tessons publié en autoédition il y a deux ans est tou-jours disponible sur thebookedition. J’aurai l’honneur d’être présente dans le recueil collectif Enfansillages sous la direction de Danièle Duteil et Valérie Rivaollon à paraître chez Unicité en mai 2012. J’ai également par-ticipé au projet de recueil collectif NaHaiWritmo 2012 en soumettant des textes en vue d’une parution prochaine aux États-Unis. À l’avenir, ayant découvert le plaisir d’écrire des haïkus en anglais, j’envisage de publier un recueil bilingue de mes prochains haïkus… une fois mon Master de littérature obtenu.
Merci de vous prêter au jeu !
Merci à vous !
23-24 mars 2012